La dentisterie, Soins

[Soins] La dentisterie

Le passage du dentiste à l’élevage Laurence of Arabians me permet de vous illustrer cet article avec les dents de lait de Kharish Adhem Habibi.
Photo par Laurence Perceval.

Le dentiste est un acteur-clé de la bonne santé du cheval. Qu’il pratique au box ou au pré, sous sédation ou non, en manuel ou en électrique, vétérinaire ou technicien dentaire équin, son travail est essentiel. Tout comme pour nous, humains, son passage doit être régulier et au minimum annuel. Son intérêt n’est pas limité aux seuls chevaux portant un mors ou vivant au box, car chez tous les chevaux, un entretien régulier est essentiel.

Petit rappel physiologique : les dents des chevaux poussent toute leur vie ! Ils les usent lors de la mastication, qui est un geste asymétrique. Ainsi, une dent non entretenue deviendra asymétrique et produira des surdents, des protubérances pointues dues à un manque d’usure de cette zone de la dent. Tous les chevaux peuvent faire des surdents. Tous les chevaux ont une usure asymétrique de leur table dentaire. Tous les chevaux peuvent faire du tartre. Un passage régulier du dentiste permet de compenser ces usures délétères pour le cheval. En plus de ces problèmes classiques, il existe tout un tas de pathologies dentaires qui existent et qui peuvent être résolues par votre dentiste préféré.

Pour finir cette première partie, je vous donne un fun fact souvent méconnu des cavaliers…Les chevaux ont des dents de lait et des dents définitives. Ca veut donc dire que comme nous, ils perdent leurs dents ! L’âge change selon le type de dent (entre 2 ans et demi et 4 ans et demi). Pour les propriétaires de jeunes chevaux, ça peut être un souvenir précieux à conserver ! 😉


Bashshar surveille très attentivement ce que le dentiste va faire à sa grande amoureuse Habibi. Il n’a pas fait ses recherches, sinon il saurait qu’il peut avoir entière confiance dans Technicien Dentaire Equin Dall’Osteria François, le dentiste de l’élevage Laurence of Arabians.
Photo par Laurence Perceval.

Petit tour des différentes conséquences à un entretien des dents insuffisants

  1. Les difficultés alimentaires :
    Un cheval ayant des gênes dentaires ou gingivales aura plus de difficultés à s’alimenter. Outre les douleurs, les surdents peuvent accentuer ce problème, notamment en créant des lésions de la muqueuse buccale. Il est donc essentiel de montrer son cheval à un dentiste s’il a des troubles alimentaires, des variations de poids inexpliquées.
  2. La contestation aux embouchures :
    Toute douleur de la sphère buccale entraînera un comportement de refus du mors de la part du cheval. Ce comportement peut être plus ou moins marqué (tourner la tête sur le côté ou la lever au moment de mettre le mors, refus d’ouvrir la bouche pour prendre son mors, rétivité montée, torsion de la tête comme position antalgique, etc).Une muserolle serrée majorera toujours des douleurs buccales et peut en créer à elle seule (voir ma traduction de l’article de SaddleFit4Life sur le mésusage des outils).
  3. La contestation aux ennasures :
    Comme dit au-dessus, une muserolle serrée majore des douleurs buccales. La plupart des ennasures engendrent donc un risque similaire aux muserolles si elles sont trop serrées (lésions de la muqueuse buccale). Les ennasures portent également un risque supplémentaire puisqu’une tension peut y être appliquée. Il est donc essentiel, en plus du bon choix du matériel, de bien savoir l’utiliser : on n’applique jamais une tension constante à une ennasure, en dehors du sidepull. En cas de douleur buccale, un cheval aura les mêmes réactions au travail que pour un mors : torsion de la tête en posture antalgique, rétivité…
  4. Les troubles posturaux :
    Les douleurs dentaires et buccales entraînent des postures compensatoires chez le cheval. Tout comme nous, lorsqu’on a une rage de dents, qui allons contracter la mâchoire, le bras et le dos (le plus souvent, du côté douloureux), le cheval va également chercher des postures antalgiques ou compensatoires pour mieux supporter la douleur. Ces postures se ressentent ensuite dans le travail, dans les manipulations ostéo ou même simplement sont visible sur un cheval à l’arrêt.

Et tant d’autres… On compte parmi les conséquences potentielles les coliques, les ulcères, les pertes anormales de poil, le stress chronique… Il faut donc être vigilant et faire venir un dentiste tous les ans, même pour une poulinière ou un cheval en retraite !

Lisez le plus possible, soyez le plus au courant possible de ce qui se passe dans la bouche de votre cheval. Ainsi, quand vous ferez appel à un nouveau dentiste, vous serez plus à même de juger de ses compétences. Vous propose-t-il un « siège du mors » ? Mettez-le à la porte. Arrache-t-il une dent de loup comme un sagouin ? A la porte. Sédate-t-il quand il n’en a pas l’autorisation légale (pas vétérinaire) ? A la porte. Votre cheval a-t-il des comportements douloureux après son passage ? Ne le rappelez pas.

Soyez cultivés pour pouvoir trier les professionnels et entretenir une équipe autour de votre cheval qui soit compétente, motivée et bienveillante.


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